Enseignement et méditation avec Laurent Nottale (en présentiel et en ligne)
Pratiquant bouddhiste, disciple de Ringu Tulku Rinpoché, Laurent Nottale est astro-physicien – ancien directeur de recherche au CNRS et chercheur à l’observatoire de Paris-Meudon – qui a développé une nouvelle théorie de la relativité qui concerne les échelles. Il est l’auteur notamment de « La relativité dans tous ses états » (Hachette littératures, 1998) et coauteur de « Les Arbres de l’évolution » (Hachette littératures, 2000).
Cycle de conférences « relativité et vacuité »
(première conférence organisée par Kagyu-Dzong à la Grande Pagode lors du Festival pour la Paix le 23 septembre 2017 qui a préfigurée le cycle entamé au temple en octobre 2017.
« Relativité et vacuité » ou comment l’étude de la théorie physique de la relativité initialement développée par Galilée et la perception profonde de la vacuité de tous les phénomènes selon le Bouddhadharma (enseignements du Bouddha) peuvent s’éclairer mutuellement?
À partir d’exemples concrets, compréhensibles par tous, choisis parmi les corpus de la physique, de la métaphysique et de la philosophie, Laurent Nottale nous propose d’aborder des notions bouddhiques telles que, notamment, la vacuité, l’impermanence, la co-production interdépendante ou la loi de causalité avec une clarté renouvelée. Il nous rappelle que Sa Sainteté le Dalaï-Lama, qui participe régulièrement à des colloques rassemblant philosophes, scientifiques et pratiquants bouddhistes, considère que si un des éléments du bouddhisme devait être invalidé par la science moderne, il faudrait l’abandonner.
Il cite volontiers des textes comme le Sūtra du coeur de la perfection de sagesse issu des sūtras de la prajñāpāramitā attaché à la deuxième mise en mouvement de la Roue du Dharma ou évoque les différents champs d’analyse développés par Nagarjuna dans son Traité du Milieu et souligne les nombreuses affinités de vocable et de concept qui existent avec les lois universelles de la physique ou les principes de relativité développés plus de 1500 ans plus tard par Galilée puis Leibniz, Einstein, entre autres.
Considérant les termes « vacuité » ou « vide », selon les traductions usuelles du vocable sanskrit « shūnyatā », comme impropres, Il préfère l’emploi de « mode d’être » et ajoute la nuance essentielle de « mode d’existence propre, intrinsèque » et de « mode d’existence relative »; il précise la définition, selon les enseignements de la Voie du Milieu, par « la nature des phénomènes vide d’existence propre mais pas d’existence relative ».
Il nous invite à en faire l’expérience en considérant les découvertes scientifiques; par exemple, la manière dont Galilée a théorisé la relativité du mouvement avec les propriétés des modes d’être tels que la position, l’orientation, le mouvement… ‘Repos’ et ‘mouvement’, a priori deux états contradictoires, peuvent être, tour à tour, validés pour un objet en changeant simplement de référence d’observation : en prenant comme référence l’objet d’observation lui-même, l’état de repos est constaté et, en choisissant un repère extérieur, l’état de mouvement s’impose. Ainsi les deux états, repos et mouvement, peuvent caractériser un même objet à l’instant t: ‘repos’ ou non-existence du mouvement d’un point de vue absolu et ‘mouvement’ d’un point de vue relatif; c’est ce que Laurent Nottale nomme « l’expérience de la vacuité du mouvement »… et d’une conférence à l’autre, il tisse les liens avec les notions fondamentales découvertes par le Bouddha et nous réalisons grâce à l’évidence implacable des argumentations que les choses ne sont effectivement pas telles qu’elles nous apparaissent!
D’autres développements prendront comme point de départ une notion propre au Dharma: par exemple, en proposant d’apprécier la vacuité de chacun des agrégats (forme, ressentis, perceptions, formations mentales et conscience) et, une fois le vide d’existence propre des agrégats examiné empiriquement grâce aux théories de la relativité, l’enseignement du bodhisattva mahasattva arya Avalokiteshvara au vénérable Sharipoutra relaté dans le Sūtra du cœur devient plus subtile:
Sharipoutra, les fils ou les filles de la lignée qui désirent pratiquer la profonde perfection de la sagesse doivent la considérer de la manière suivante ; ils doivent contempler, correctement et à maintes reprises, le fait que les cinq agrégats, eux aussi, sont vides de nature propre.
La forme est vide. La vacuité est la forme. La vacuité n’est pas autre que la forme et la forme n’est pas autre que la vacuité.
De même, la sensation, l’identification, les facteurs composés et la conscience sont-ils vides. (…)
Peu à peu, les multiples démonstrations, rappels et exposés de Laurent Nottale créent des ponts, placent des traits d’union entre les sciences et la sagesse ; il approfondit les notions complexes de relativité et de vacuité qui nous deviennent plus familières; Si les sciences s’intéressent essentiellement à la relativité, le Bouddha nous a transmis une vision globale où co-existent le relatif et l’absolu; deux vérités qui nous invitent à parfaire sur le chemin nos modes d’être jusqu’à atteindre, peut-être, la vue profonde de la vacuité.
Laurent Nottale, qui apprécie particulièrement les échanges avec les participants, consacre généralement en fin de séance du temps aux questions; autant d’occasions de revenir sur des mots-clés ou des idées inspirantes qui ont retenus notre attention. Certains ont parfois souhaité un éclairage sur les prospectives actuelles des sciences; d’autres ont partagé leur expérience dans la pratique de la méditation en écho à l’exposé ou ont souligné des connexions avec les arts, les archétypes; il a pu être question d’intuition, de génie ou de créativité, par exemples… autant de dimensions qui s’ouvrent à l’esprit!
NB : Il n’est pas nécessaire d’avoir assisté à l’ensemble du cycle pour suivre une conférence.
Cet enseignement est ouvert à tous.
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